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La Roche Percée

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La Roche Percée

"Pont-Christ fut très tôt, à cause de sa position stratégique, un site historique exploité par les hommes : la toponymie, la topographie laissent supposer une occupation dès l'époque des mégalithes. Ainsi à Gorréquer, une superposition de rochers en forme de grotte révèle la main de l'homme, et l'existence d'un guet vers l'Elorn, La Martyre et Ploudiry". (source La Roche, 9 siècles d'histoire - Roger Bras/Patrick Kernevez)

Cette superposition de rochers se trouve à l'orée du bois de Gorrequer (cf vue aérienne de Pont-Christ). Les habitants du village l'appellent la "roche percée". Les photos suivantes montrent que cette grotte pouvait constituer un abri assez commode pour nos hommes préhistoriques.

 

Ci-dessus, la roche percée - côté est

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La roche percée - côté ouest - photo A. Croguennec - Août 2003


roche percée - vue 3
La roche percée - côté ouest - photo A. Croguennec - Août 2003

 

Tout près, il existe des champs qui s'appellent "gwaremm ar roc'h toull" et "park ar roc'h toull" (voir la page "Quand les champs avaient un nom"), mais ces noms s'appliquent-ils à la "roche percée" ou au "trou du Bonnet Rouge", sachant que les parcelles, ainsi nommées dans le cadastre ancien, se trouvent situées entre ces deux curiosités.
 

Autres curiosités préhistoriques à proximité

 I - Caveau :   De l'autre côté de l'Elorn, un peu plus en aval, à Kerdonnars (suivre le lien) furent découverts un caveau de l'âge du bronze et divers mégalithes.

hâche polie

 II - Allée couverte :   Plus près de "la roche percée", à environ 500 mètres au sud-est, au lieu-dit Gorre-Coat en Ploudiry, on trouve les vestiges d'une allée couverte.

Notons que Gorre-Coat faisait partie au 18è siècle de la sphère d'influence de Pont-Christ.

X

Allée couverte - Définition (source wikipedia)

Une allée couverte est un type de sépulture néolithique formant un monument mégalithique en forme de couloir recouvert de plusieurs dalles de pierre horizontales alignées et jointives.

Structure :

Le couloir est délimité par des montants latéraux (appelés des orthostats) qui supportent le poids des dalles. Il est parfois fermé par un bouchon de pierre circulaire placé verticalement à l'entrée du couloir, et manoeuvrable selon les besoins. Il arrive aussi que le couloir se termine par une chambre sépulcrale de même largeur.

L'ensemble était recouvert d'une butte de terre (appelée un tumulus), qui souvent a disparu sous l'action de l'érosion : dans ce cas, l'allée couverte est visible en surface ou à peine enterrée. Souvent aussi, les dalles ont disparu et le couloir n'est plus recouvert.

Des tombes collectives :

Ces monuments mégalithiques sont des tombes collectives où l'on a parfois trouvé les ossements fossilisés de plusieurs centaines de personnes, entassés dans la chambre sépulcrale et sur toute la longueur du couloir. Les plus belles allées couvertes se trouvent en Bretagne, en Picardie et dans le sud de la Belgique, dans l'ouest et le sud de l'Île-de-France, mais aussi, pour quelques-unes d'entre elles, en Aquitaine.

Quelle différence y a-t-il entre un dolmen et une allée couverte ?
Le premier est couvert d'un seul bloc de pierre, et la seconde présente un long couloir couvert de plusieurs dalles de pierre.

"Allée couverte d’une longueur de 13 m, la largeur de couloir est de 1 mètre. Une partie du péristalithe qui délimitait le tertre est conservée. La table fait approximativement 2,2 m par 1,80 m pour une épaisseur de 0,70 m. Il manque plusieurs orthostats et il ne reste qu'une seule dalle de couverture" (source Thierry Boderhat, texte et photos).

L'allée couverte (dolmen très long servant de sépulture collective) a été découverte par B. Hallegouët en 1973 : il la décrit comme étant "ruinée, mais bien complète".
 

Pourtant, en 1990, quand l'archéologue M. Le Goffic en a fait le relevé et la description détaillée, le monument semble avoir connu de grands dommages.

"Ses dimensions assez modestes correspondraient plutôt à une allée couverte... Un tertre ovalaire (12 x 7 m.) est limité dans la partie ouest par un péristhalite encore bien conservé quoiqu'en partie bousculté vers l'extérieur. Les orthostates du péristhalite, tout comme les dalles de la chambre, sont en grès gris lardé de filonnets de quartz laiteux. La chambre sépulcrale est orientée est-ouest".

Source Ploudiry, une histoire au coeur du plateau, par Marie-Françoise Cloître

Le site a été utilisé, en mai 2022,
pour un spectacle dans le cadre du festival "Soñj".

 III - Silex :   Des silex préhistoriques à Kerfaven.

Il y a déjà 30 ans les archéologues de l'INRAP (Institut national des recherches archéologiques préventives) avaient répéré un champ susceptible de contenir des "trésors" archéologiques. Il n'y avait pas d'urgence... Mais, récemment, il fut décidé d'y faire passer la ligne électrique "Celtic Interconnector" reliant La Martyre à l'Irlande. Il fallait donc lancer les fouilles rapidement. Commencées début octobre, elles se sont terminées début décembre 2022.

 Entre le bois et la ligne de chemin de fer

Les archéologues ont minutieusement fouillé la parcelle de Kerfaven par carré de 1 m². Ces fouilles ont permis de mettre au jour environ 400 silex du paléolithique. Les fiches jaunes plantées dans le sol signalent la position de silex taillés (photo ci-contre par Stephan Hinguant, archéologue de l'Inrap qui a supervisé cette campagne). Les pièces de silex, qui étaient dispersées sur la totalité de la parcelle, datent d’environ - 13.000 av. J.-C.

« Nous sommes à la fin de la préhistoire ancienne, dans la période que l’on appelle le paléolithique. Les silex trouvés sont en fait des déchets de taille abandonnés sur place par des groupes de chasseurs-cueilleurs nomades. Ces derniers se sont installés un temps sur le bord de l’Elorn pour pêcher et confectionner des outils. Ce n’était sans doute pas un habitat pérenne mais plutôt un bivouac ou une halte de chasse de quelques jours. Comme il s’agit de nomades, il n’y a pas, à Kerfaven, de fondations, de murs ou de structures bâties. Juste des déchets de taille. Avec cette découverte, nous allons pouvoir essayer de raccrocher des données qui nous font aujourd’hui défaut ».

Les outils que l'on a trouvé sont des silex taillés pour la chasse, des racloirs, des couteaux pour découper la viande. L'archéologue confie qu'à cette époque, en été ici, il faisait 2 degrés maximum et en hiver ça descendait jusqu'à -40 degrés. On apprend aussi que les pierres sont de couleur caramel car ce site a été sous l'eau à une époque.

(sources Le Télégramme et Ouest-France, qui rapporte
un entretien avec Lénaïc Blandin, maire de La Roche.)

Nos nomades de Kerfaven n'auraient donc pas construit l'Allée couverte de Gorre-Coat, ni le caveau de Kerdonnars ?
 

Mais ne se sont-ils pas abrités parfois dans la Roche Percée ou dans le Trou du Bonnet Rouge ?

La carte pour situer les curiosités

1 Kerdonnars  -  2 La Roche percée  -  3 Le trou du Bonnet rouge  -  4 Gorre-Coat  -  5 Kerfaven

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 André J. Croguennec - Page créée le 21/01/2012, mise à jour le 10/12/2022

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